Ligue des Droits de l’Homme
Nous sommes rassemblés ici ce soir pour dire à ceux qui nous gouvernent : la crise du logement
frappe des millions de personnes à cause du prix des loyers, du manque de logements locatifs
sociaux, à cause d’une politique orientée par les besoins du marché immobilier et non par la
demande sociale.
Se loger est pour chacun une nécessité vitale. Spéculer sur cette nécessité pour en faire une
marchandise rentable est particulièrement scandaleux.
Nous sommes rassemblés ici ce soir pour dénoncer le non moins scandaleux désengagement de
l’Etat qui ne prévoit aucune mesure de relance de la construction du logement social accessible aux
ménages les plus modestes.
Cela traduit une absence de volonté politique de rendre effectif le droit au logement.
Cette politique doit changer. Nous devons faire tout, tous ensemble, pour qu’elle devienne une vraie
politique du logement portée par la puissance publique avec la volonté d’aborder ces problématiques
dans une perspective globale de satisfaction des besoins sociaux.
Un habitat digne pour chacun, garanti par la solidarité du corps social, est un préalable indispensable
à l’accès à une citoyenneté effective, combat permanent de la Ligue des Droits de l’Homme.
Fédération des associations et des acteurs pour la promotion et l’insertion par le logement
(FAPIL)
Que tous les mal logés ou les non logés occupent un logement de droit commun, c’est l’objectif que
partagent les membres de la Fapil. Pour l’atteindre, ils accueillent les personnes, évaluent leur
demande, leur proposent des solutions. Ils accompagnent leurs parcours jusqu’au logement. Ils créent
du logement et en assurent une gestion locative adaptée.
Ils travaillent avec d’autres associations pour faciliter les parcours d’insertion dans le logement. Ils
fondent le développement de leur parc à usage social sur la solidarité des bailleurs privés. Pour la
gestion locative et la production de logements, ils agissent avec les pouvoirs publics au niveau
national ou local.
Mais la menace pèse aujourd’hui sur la capacité d’innovation des associations qui leur permet
pourtant d’apporter des solutions là où les dispositifs publics n’aboutissent pas. C’est la solidarité de
tous qui donne et donnera aux associations la liberté d’action pour faciliter l’accès au logement de
tous.
Centre d’action sociale protestant (CASP)
Nous, salariés, bénévoles et administrateurs du Centre d’action sociale protestant,
Nous refusons de nous résigner à une crise du logement présentée comme une fatalité. Nous
exigeons que le droit au logement soit la priorité effective de l’action publique.
Nous dénonçons les dérives de notre société causes et conséquences du mal logement :
Le renvoi de l’individu à sa solitude : l’humanité se tisse dans la relation.
La compétition des personnes : nul n’a à se justifier d’exister.
La méfiance instituée, la précarité érigée en système de régulation sociale, les peurs
entretenues.
La considération de la personne dans sa seule dimension d’acteur économique : nul ne
saurait être réduit à ses succès ou à ses échecs
Nous n’acceptons pas que soient cantonnées à l’urgence les réponses à l’injustice du mal logement.
Chacun doit pouvoir trouver le logement qui lui convient durablement selon son parcours et sa
demande.
Nous le CASP, avons une histoire, un horizon. Jamais las de l’espérance, nous ne cesserons de
combattre pour qu’advienne, ici et maintenant, une autre société des hommes.
Fondation Abbé Pierre
Chers amis,
Cette deuxième Nuit solidaire est un succès. En venant ici, nous avions un message à faire passer,
notre rassemblement va y contribuer ! C’est une nouvelle étape, et elle aura un retentissement.
Cette soirée est un succès, d’abord parce que toutes celles et tous ceux qui l’ont organisée se sont
investis depuis des semaines pour que ce cri de colère soit également un cri de joie.
Mais surtout parce qu’aujourd’hui, les personnes exclues du logement ont désormais une voix qui les
accompagne. Une voix pour les sans-voix, la Fondation Abbé Pierre tient cette démarche de son
origine. Avec tous les acteurs de notre manifestation, elle s’engage à la faire entendre...
La précarité croissante, le manque de logements accessibles, l’augmentation des expulsions, un
contexte de crise qui aggrave tout, qui fragilise et qui détruit, autant d’éléments qui nourrissent une
légitime inquiétude. La rue n’est plus si loin...
Lors de la 1re nuit solidaire, nous étions 10 000 à manifester notre solidarité envers les plus faibles qui
sont toujours les premiers touchés. Mon plus grand souhait ce soir, c’est que nous soyons trois fois
plus !
Ensemble, comme le disait l’abbé Pierre, nous pouvons faire de grandes choses. Cette nuit en est une
et c’est un premier pas.
Fédération des PACT
Nous, les PACT, sommes avec vous ce soir, comme nous l’étions l’année dernière, pour crier notre
indignation face au mal-logement qui demeure :
600 000 logements indignes,
1 000 immeubles insalubres en cours de traitement au coeur de Paris,
3,5 millions de personnes privées de logement personnel ou très mal-logés,
6,5 millions de personnes logées de façon précaire...
Nous tenons ce soir, aux côtés des autres membres du collectif des associations unies, à dénoncer ce
que cette situation a d’intolérable, d’insupportable, d’inadmissible.
Car ceux qui ne disposent pas d’un logement digne et adapté à leur situation ne peuvent exercer
pratiquement aucun de leurs droits fondamentaux.
Car la valeur d’une société humaine se mesure à l’attention qu’elle apporte aux plus fragiles de ses
membres.
Depuis plus de 50 ans, les PACT militent pour que la politique du logement réponde enfin aux besoins
des populations les plus démunies.
Chaque jour, sur le terrain, dans l’ensemble du pays, les associations PACT oeuvrent en « Bâtisseurs
de solidarités pour l’habitat » et accompagnent des familles vulnérables dans le maintien à domicile ou
dans l’accès à un logement décent. Plus de 5 000 bénévoles et salariés travaillent pour eux, à
améliorer, adapter ou à produire des logements décents.
Parce que les PACT constatent aussi l’insalubrité persistante et le délabrement progressif d’une partie
du parc existant, nous appelons, une nouvelle fois, à une mobilisation générale contre ces taudis dont
l’existence déshonore notre pays.
Fondation de l’Armée du Salut
La Fondation de l’Armée du Salut participe à cette deuxième nuit solidaire organisée par le Collectif
des Associations Unies :
pour affirmer et défendre les valeurs de solidarité face à un monde qui martèle les bienfaits du
marché et de la libre-concurrence.
pour promouvoir et défendre un modèle de société où l’intérêt général, la mixité sociale, la
participation de chacun sont les piliers de vivre ensemble.
La Fondation de l’Armée du Salut est convaincue que les associations ainsi réunies partagent des
valeurs communes, une éthique de la solidarité caractérisée par une sensibilité particulière à l’égard
des plus vulnérables d’entre nous car toute personne par son parcours est unique, irremplaçable et
mérite respect, attention, écoute.
Mouvement ATD Quart Monde
Il est de notre responsabilité civique à tous de refuser que des personnes soient obligées
dans des conditions de logement indignes, ou pas logées du tout.
Nous invitons tous nos concitoyens à partager l’espace, à accepter de vivre ensemble,
créent les logements abordables, pour tous. Pour que chacun puisse avoir un chez
besoins et à ses moyens.
Nous croyons au DALO. Nous nous sommes battus pour cette loi et nous continuons
première étape franchie montre, même si c’est loin d’être parfait (en particulier en Ile-
des familles très en difficultés obtiennent enfin le logement qu’elles demandaient depuis
Nous demandons à l’Etat et aux collectivités locales d’enclencher l’étape 2 du DALO
les programmes de construction avec les apports de chacun.
Enfin, nous demandons à l’Etat, qui finance largement les opérations de démolition
de piloter ces opérations. Qu’elles ne dérapent pas dans le temps car ce sont les
quartiers qui en font les frais. Et surtout l’Etat doit garantir que ces opérations n’aboutiront
diminuer le nombre de logements réellement accessibles aux plus faibles revenus.
Collectif Les morts de la rue
306 MORTS DE LA RUE DEPUIS LE DEBUT DE L’ANNEE 2009
Avouons-le, les voir à notre porte, dans le métro, sur les trottoirs nous gêne,
SURTOUT QUAND ILS MEURENT.
Car il est presque insupportable de penser que le même lieu, LA RUE qui est à tout le monde, soit en
réalité pour les uns un lieu de vie, le moyen de se promener, d’aller chez soi, et, pour d’autres, un
espace de mort, lente ou brutale, lieu d’errance ou de stagnation, de solitude et de dénuement, un
non-lieu, un mouroir. Alors on passe, en essayant de ne pas voir.
Nous voulons bien les assister, nous dépensons même de l’argent pour cela. L’absence d’une
véritable politique et parfois nos comportements donnent bonne conscience générale ; l’Etat, qui
subventionne mais ne pilote pas, se défausse sur les associations qu’il charge de maintenir les sansabris
en survie, dans des hébergements encore inadaptés.
Or ceux qui viennent de mourir demandaient tout autre chose.
Figurez-vous que ces gens-là, si marqués, parfois abîmés, par le malheur, l’injustice ou même les
fautes qu’ils avaient commises, ces gens-là avaient une exigence : être reconnus et sortir de la rue
pour vivre comme tout le monde.
Ils demandaient un « chez soi », leur autonomie, les moyens de retrouver le simple désir de vivre. Ils
prétendaient avoir droit à cette aide dans un des pays les plus riches du monde et le pays des Droits
de l’Homme.
Association des Cités du Secours catholique
En France, 100 000 (cent mille) personnes sans domicile et 3 500 000 (trois millions cinq cent mille)
personnes mal-logées : ça suffit !
Des centres d’hébergement saturés, nous n’en voulons plus !
Des situations humaines sans avenir, cela fait trop mal !
Des promesses non tenues de nouveaux logements, nous en avons assez !
L’homme blessé par la vie et la dignité qui l’accompagne doit être au centre de nos préoccupations.
C’est une URGENCE pour nos sociétés et leur avenir.
L’Association des Cités du Secours Catholique y prend sa part ((ou) y contribue) jour après jour.
Nous poursuivrons, avec résolution, notre engagement par :
L’accueil inconditionnel des populations les plus marginalisées, des migrants ou réfugiés sans-papiers,
ne laissant personne dans des situations inhumaines.
Le respect de la dignité de chaque personne par la prise en charge de la santé, la formation, l’emploi,
le logement, l’accès à la culture et aux loisirs, l’accompagnement social global dans la durée.
Nous agirons pour donner la parole et une place à ceux qui ne l’ont plus par une expression et une vie
citoyennes. Croire en l’homme est notre raison d’ÊTRE !
Emmaüs France
Voilà 60 ans que le Mouvement Emmaüs agit en faveur des personnes à la rue et mal-logées.
Lorsqu’à l’hiver 1954 l’Abbé Pierre a lancé son appel, il est important de se rappeler que c’est sous la
pression de l’opinion publique que les politiques ont débloqués les fonds nécessaires à la
construction de logements.
Aujourd’hui en France, alors que la loi sur le droit au logement opposable est en application, 3 millions
et demi de personnes sont mal-logées et plus de 100 000 sont à la rue. Voilà des années que cet état
de fait est dénoncé par le Mouvement Emmaüs, que des manifestations sont organisées, que des
propositions sont faites. Nous avons pris notre part du problème, nous créons des logements, nous
proposons des hébergements, nous innovons sans cesse pour proposer des solutions adaptées.
Nous sommes légitimes à demander, avec le collectif des associations unies, la construction de
logements sociaux en nombre suffisant partout en France, l’application de sanctions conséquentes
lorsque la loi SRU n’est pas appliquée, des mesures de prévention des expulsions. Nous demandons,
aussi, plus de places d’hébergement, des moyens pour accompagner et proposer aux personnes des
solutions pérennes et la garantie de pouvoir pratiquer un accueil inconditionnel. Pour tout cela, il faut
une volonté politique qui soit véritablement à la mesure de la crise que nous traversons.
Fédération Nationale des Associations Solidaires d’Action avec les Tsiganes et les Gens du
voyage (FNASAT)
Gens du voyage.
Expression qui vous trompe et qui justifie en creux toutes les mises à l’écart. Parce qu’elle ne se
conjugue qu’au pluriel, elle ne reconnait pas la personne. LE gens du voyage n’existe pas, ou n’existe
qu’à travers l’appréhension d’un groupe, construit comme un problème public. Un groupe qui serait en
continuelle itinérance.
Non, vivre en caravane ne veut pas dire être de nulle part.
Les gens du voyage ont des attaches territoriales aussi fortes qu’anciennes. Ils sont vos voisins, et ils
sont acteurs de vos vies locales. Ils mettent à votre service, leurs compétences et leurs savoirs.
Seulement, ils sont ignorés du droit au logement. Absents des programmes et invisibles dans les
projets.
D’ailleurs, leur domicile n’ouvre aucun droit. Et reste la cible permanente d’expulsions, vers les
endroits de relégation. Loin de vos regards et des services publics.
Il est temps que les modes d’habiter des gens du voyage intègrent complètement la question publique
du logement. Que le droit s’applique de la manière pour tous.
Il n’en va pas seulement de l’accès légitime à des conditions de vie dignes pour les gens du voyage,
mais de l’intérêt général.
C’est de notre responsabilité à tous.
Association Nationale des Compagnons Bâtisseurs
Disposer d’un toit, doit constituer un droit pour chaque être humain.
Comment pourrait-on accepter que des personnes soient obligées de vivre à la rue ou d’occuper des
logements indignes ou indécents ?
Notre société dispose de suffisamment de ressources pour offrir un habitat décent à chacun et il est
nécessaire de construire des logements nouveaux ou de rénover des locaux existants pour faire en
sorte d’assurer un droit au logement qui soit non seulement inscrit dans la loi ou opposable mais
effectif.
Mais l’accès au logement ne doit pas être (seulement) « une mise en demeure ».
« Deuxième peau » pour certains, « coin du monde » ou « premier univers » pour Bachelard, le
logement, en plus du clos et du couvert doit offrir à chaque habitant un espace de bien-être et
d’intimité qui est aussi le pôle structurant de la relation aux autres.
A travers une expérience quotidienne d’accompagnement à l’auto-réhabilitation (et à l’autoconstruction)
les Compagnons Bâtisseurs explorent une voie originale pour produire des logements
adaptés aux situations de chaque personne. Associés à la conception et à la réalisation de leur
habitat dans une volonté de faire ensemble, les habitants réussissent à s’approprier leur espace de
vie pour, selon les termes même exprimés récemment par l’un d’entre eux, « être bien chez soi, être
bien avec soi, être bien avec les autres »
Secours catholique
Nombreux sont nos militants engagés au sein de ce Collectif, dont le Secours catholique est un des
premiers fondateurs. Pourquoi ?
parce que depuis trop longtemps le marché immobilier, par son jeu spontané, laisse les plus
pauvres de côté ;
parce que le logement n’est pas une marchandise, et qu’avoir un "chez-soi" décent est un des
droits humains les plus élémentaires ;
parce que son absence a des effets destructeurs que nos équipes ne connaissent que trop ;
parce que notre combat quotidien aux côtés des mal-logés exige que nous fassions retentir
leur voix ;
parce que nous sommes tous responsables du Bien Commun et que la Société ne peut être
une addition d’intérêts particuliers, ni le champ clos d’une lutte entre "clientèles" concurrentes ;
parce que la défense du logement accessible pour tous est une des plus justes causes que
puisse embrasser l’action politique, au-delà de toute appartenance partisane ;
parce que le corps social de l’Europe de 2010 ne doit plus être défiguré par l’exclusion des
plus vulnérables.
Avec cette espérance chevillée au coeur, nous appelons au réveil de toutes les énergies, afin que soit
assurés à chacun, quels que soit son statut et son origine, un TOIT et la sécurité d’y vivre en paix
avec ses proches !
Union Nationale des Amis et des Familles de Malades Psychiques (UNAFAM)
Le nombre de sans abri concernés par un handicap psychique est important (de l’ordre d’une
personne sur deux, soit près de 50 000 personnes) et la jeunesse paie " un lourd tribu" à ce fléau.
Depuis vingt ans, le système hospitalier a réduit considérablement le nombre de lits offerts en
psychiatrie. Ce qui serait bien en soi, si des solutions d’accueil en ville suffisantes avaient été mises
en place. Ce n’est pas le cas. Si les proches ne peuvent intervenir, la seule solution qui reste est la
rue. C’est, en effet le propre du handicap psychique que de rendre incapable de demander de l’aide
quand on en a le plus besoin.
L’UNAFAM demande que les ministères concernés (Santé et Logement) agissent au plus tôt pour
améliorer une situation intolérable pour ces personnes.
Nous devons faire preuve d’imagination et inventer, entre l’hôpital et le logement autonome, des
solutions de logements durablement accompagnés qui n’existent pas encore.
L’UNAFAM propose à ce titre la formule de la Résidence « accueil et services ». C’est au moins
15 000 places qu’il faut réaliser dans un proche l’avenir (3 ans).
France Terre d’Asile
Rappelez vous ce que disait le Président de la Republique le soir de son élection : "Je veux que
partout dans le monde, les opprimés, les femmes martyrisées, les enfants emprisonnés ou
condamnés au travail, sachent qu’il y a un pays dans le monde qui sera généreux pour tous les
persécutés, c’est la France !"
La France a-t-elle tenu ses promesses ? Non bien sûr - tout cela n’était que balivernes.
« Venir d’un pays en guerre ne vaut pas titre de séjour. » Tel est aujourd’hui le message du
Gouvernement, un message obscène pour consommateurs repus ! Les trois jeunes afghans renvoyés
à bord de ces « charters de la guerre », à destination d’un pays rongé par la guerre ont été sacrifiés à
une misérable opération électorale.
Cette insulte à nos valeurs, à notre histoire est inacceptable !
La France doit respecter ses engagements internationaux et traduire en acte concrets ses
déclarations de générosité !
Nous ne devons pas renoncer, nous habituer à ces files fantômes d’exclus pour qui il est devenu
banal de manger et de dormir dehors. France Terre d’Asile vous appelle à lutter contre les égoïsmes
nationaux et à militer pour la construction d’une politique d’immigration et d’asile européenne
protectrice et solidaire, juste et citoyenne ! Le gouvernement Français doit nous entendre. Monsieur le
Président, il manque des milliers de places d’hébergement pour les enfants exploités, les femmes
martyrisées, les réfugiés de guerre dans ce pays. Agissez !
FNARS - Fédération nationale des associations d’accueil et de réinsertion sociale
Une nuit solidaire pour tous ceux qui vivent dans la rue...
Le logement, bien sûr ! Il faut continuer de se mobiliser et de se battre pour le logement. Tout le
monde doit avoir un logement. Mais notre présence ici ce soir, c’est aussi pour rappeler qu’il ne s’agit
pas seulement d’un problème de logement.
Souvent, les personnes à la rue vont mal, vont très mal. Elles ont perdu leur santé, leurs repères,
leurs liens familiaux. Passer des mois, des années dans la rue, sous des porches, sous des ponts,
sur des cartons, cela dégrade, cela abîme, cela rend fou !
Le plus souvent, les personnes qui vivent dans la rue ne viennent pas d’elles mêmes solliciter les
services sociaux ou les associations de solidarité.
Pour nous, la première chose à faire, c’est d’aller vers elles. Aller auprès d’elles, les écouter. Savoir
de quoi elles ont besoin, ce qu’on peut leur proposer, ce qu’il faut faire.
Cesser les rotations incessantes entre un abri provisoire et la rue.
Ouvrir les portes de notre société pour que les sans abri recommencent à penser à l’avenir. Et tout
faire pour qu’ils quittent la rue, tout faire pour leur redonner de l’espoir.
Association Emmaüs
Message de l’Association Emmaüs pour la Nuit solidaire
Solidaires !
Oui, nous sommes solidaires...
C’est au nom des 2 000 personnes accueillies chaque jour par l’Association Emmaüs que nous
vous adressons ce message ce soir :
Moi...
Moi qui suis à la rue,
Moi qui vis dans un centre d’hébergement d’urgence,
Moi qui n’ai pas de chez moi
Toi...
Toi qui es sans-papiers,
Toi qui es trop souvent rejeté,
Toi qui n’en peux plus d’être dévalorisé,
Moi...
Moi qui hier étais à la rue,
Moi qui suis menacé d’expulsion,
Moi qui suis logé dans un hôtel insalubre,
Toi...
Toi qui as un chez toi,
Toi qui es bien logé,
Mais qui demain deviendras peut-être sans-abri...
Moi...
Moi qui vois des êtres humains condamnés à tourner en rond comme des hamsters en cage,
Moi qui ne supporte plus cette précarité,
Toi...
Toi qui attends du gouvernement des signes politiques concrets,
Toi qui veux simplement que les plus défavorisés aient le droit de vivre décemment.
Toi et moi, rêvons d’une société pleine d’humanité,
Toi, moi, nous... voulons changer ce monde,
Toi, moi, nous, ensemble... sommes solidaires !
UNIOPSS - Union Nationale Interfédérale des OEuvres et Organismes Privés Sanitaires et
Sociaux
Dans une démocratie digne de ce nom, il appartient à l’ensemble de la Nation de défendre les
valeurs de la solidarité en faveur des personnes les plus défavorisées. Quant à l’Etat, il lui revient
d’être le garant du respect de l’égale dignité de tous les êtres humains pour l’accès aux droits
fondamentaux que sont l’emploi, le logement, la protection de la santé, la justice, l’éducation, la
formation et la culture, la protection de la famille et de l’enfance.
Onze ans après le vote de l’article 1er de la loi de 1998 relative à la lutte contre les exclusions, et deux
ans après le vote de la loi créant le DALO, l’Uniopss constate la lenteur de l’Etat dans la mise en
oeuvre du droit au logement. Elle demande donc au Président de la République que la politique du
logement soit déclarée GRANDE CAUSE NATIONALE afin que plus personne en France ne subisse
la contrainte de vivre à la rue, que l’accès et le maintien dans un logement décent restent la finalité de
toutes les politiques locales dans un nouveau plan de cohésion sociale 2009 - 2014.
L’Uniopss demande un signe fort du gouvernement en 2010 pour améliorer notre « Vivre ensemble ».
L’Uniopss et ses adhérents demandent l’instauration par la loi d’une obligation de construire 3
logements sociaux dans tout programme immobilier de 10 logements, afin de concilier mixité sociale
et droit au logement.
Médecins du monde
Depuis 25 ans, Médecins du Monde intervient dans une démarche citoyenne de solidarité pour un
accès et un droit à la santé équitables « ici et là-bas ».
Personne ne doit vivre dans la rue ! A Paris, MDM réduit les difficultés des Sans Abri en prenant en
charge les maladies physiques et mentales qui en sont la conséquence. Durant l’hiver 2005,l’émotion
suscitée par la distribution de tentes à ces personnes a contribué à alerter les pouvoirs publiques sur
cette question.
Une mission MDM accompagne les populations Rom. Leurs expulsions s’amplifient, ce qui
contribue à les éloigner des structures de soins. Récemment, après un incendie ayant coûté la vie
d’un enfant, MDM a été assignée en justice pour avoir installé en urgence un « camp de déplacés ».
Les logements insalubres sont responsables de maladies graves. La majorité des enfants
intoxiqués par le plomb n’est pas prise en charge. MDM intervient sur le repérage des habitats
insalubres, oriente les familles et témoigne auprès des institutions.
Pour toutes ces populations précaires, MDM lutte partout contre l’exclusion du système de droit
commun afin de préserver un système de santé solidaire et le droit à un logement décent.
Fédération de l’Entraide Protestante
La Fédération de l’Entraide Protestante est présente depuis l’origine dans le Collectif des associations
unies.
Aujourd’hui, la Fédération est ici à la Bastille. Et dans plusieurs villes de France, les associations
protestantes locales sont engagées dans les Nuits solidaires.
Nous voulons avec vous tous un véritable effort de l’Etat, des départements, des mairies, pour que
chacun ait un « chez soi », un « chez soi » où vivre décemment, accueillir ses proches, reprendre des
forces, aimer, se réjouir de vivre.
Oui, un chez soi n’est pas un abri pour survivre, solitaire et abandonné. Nous ne voulons pas d’un
monde qui propose un hébergement ou un logement pour ne plus voir les hommes et les femmes en
difficulté.
Nous voulons des villes où les places rassemblent des citoyens fraternels, où les rues font
communiquer les quartiers, où les maisons résonnent des échanges entre les habitants.
Un chez soi dans une ville solidaire ! Une vraie politique du logement pour tous !
Voilà ce que nous voulons, à la Fédération de l’Entraide Protestante, avec vous tous.
Advocacy France, association d’usagers en santé mentale
Comment s’étonner que la précarité, la misère et l’absence de la sécurité d’un logement soient
génératrices de l’angoisse et facteurs importants de déséquilibre personnel. Comment s’étonner que,
dans une société qui développe de plus en plus la compétitivité et la rivalité, les personnes en
souffrance psychique soient les premières touchées par l’exclusion sociale, le chômage, la misère.
Nous sommes pour l’accès aux soins pour tous dans des lieux accessibles à tous « Il n’y a pas de
santé sans santé mentale », mais nous revendiquons les droits de l’homme et nous refusons que
l’hospitalisation sous contrainte soit utilisée comme réponse aux problèmes dans le cadre du plan
« grand froid »
Nous revendiquons la mise en place d’une loi cadre en santé mentale, expression d’une politique qui
soit autre chose qu’un nouveau re-looking de la psychiatrie. Nous demandons que, au lieu de
mesures sécuritaires soient prise en compte dans cette politique l’exigence de conditions de vie
décentes et de sécurité de vie nécessaires à l’épanouissement des adultes et des enfants, aussi bien
qu’une réponse humaine à ce qui pousse à commettre des suicides sur les lieux de travail, des
homicides entre voisins, par exemple.
Habitat et Développement
Cela dure depuis longtemps, beaucoup trop longtemps !
Des familles entières s’entassent dans des logements étroits, insalubres, présentant des dangers pour
leur sécurité et la santé de leurs enfants.
Au train des politiques actuelles, on réhabilite 15.000 logements indignes par an, il faudra 40 ans pour
venir à bout des 600.000 logements indignes que compte notre pays !!
Est-ce supportable ?
Des centaines de milliers de ménages sont à la recherche d’un logement à loyer abordable. Les
milliers de recours DALO sont la pointe de l’iceberg.
La production de logements locatifs sociaux est très-en deça des besoins. Pire, avec la précarisation
de milliers de nouveaux ménages en raison des difficultés économiques actuelles, la crise du
logement s’aggrave...
L’Etat doit impérativement consacrer au moins 2 % du produit intérieur brut à la politique du logement
social.
De fait, qu’y a-t-il de plus urgent ?
Comment grandir, réussir à l’école, trouver un travail, vivre, participer à un projet de société, sans un
logement décent ?
Habitat & Développement, opérateur militant, son millier de collaborateurs, ses Services Immobiliers
et Sociaux, sont à vos côtés dans ce combat !