2 sur 3 des quinquas sont continuellement rejetés de l’emploi ; tel est le résultat des politiques de l’emploi appliquées depuis une quinzaine d’années. Après les ASSEDIC, certains ont encore l’ASS ou le RMI, d’autres ne touchent rien du tout quand encore en couple non séparé, leur conjoint(e) a encore son emploi. Comment fait-on pour vivre ? titrait le Sud-ouest du 11 mars 2003. Avec quel argent démarcher, correspondre, se déplacer au contact des entreprises, des collectivités ?
Dans son livre « l’emploi après 50 ans ? » paru en janvier 2004 aux éditions De Vecchi, Marie-Dominique DUBRAC confirme que c’est pour tenter de juquler le chômage qu’entreprises, partenaires sociaux et Etat, se sont ingéniés à organiser une mise à l’écart des QuinQuas ou seniors. Que peuvent-ils faire lorsqu’ils sont continuellement rejetés de l’emploi et du chômage ? Accusant de lourdes pertes cumulées de revenu, ils affirment qu’avoir un revenu est un droit. Et voila que pour faire réussir la réforme des retraites, une nouvelle consigne est donnée : encourager l’embauche des seniors et les maintenir en activité le plus longtemps possible.
Quels effets auront réellement les nouvelles mesures prises comme :
La suppression de la contribution Delalande, depuis juillet 2003, pour toute embauche de plus de 45 ans, mais maintenue pour ceux restés en poste.
Des CIE étoffés, pour les embauches de personnes plus de 50 ans.
Le remplacement du RMI par le RMA.
Les administrations ou collectivités peuvent, selon l’info télévisuelle du 15 avril 2004, embaucher après la limite de 45 ans, qui antérieurement produisait les rejets des candidatures.
Or l’entreprise voit jeune selon la convention ANPE-MEDEF 17 relatée par le Sud-ouest du 31 mars 2004 et la répulsion à l’égard des travailleurs de 45 ans et plus continue ainsi que confirmée par différents groupes de quinquas. Alors, comment doit-on faire pour travailler et cotiser plus longtemps : les fameux 160 trimestres ? , même tranche d’âge, restés en poste peuvent obtenir leur départ en retraite (s’ils ont travaillé tôt).
Lors de nos sollicitations en vue d’un emploi, les dirigeants continuent de nous opposer le niveau trop élevé des charges liées à tout nouveau salaire et qui, dans le contexte d’européanisation, risquerait de mettre leur entreprise en péril. Quoi qu’il en soit, des responsables économiques et politiques continuent de préconiser d’autres actions. Il est grand temps de faire reconnaître que toute personne mise au chômage (rejetée de l’emploi) est un travailleur comme les autres qui doit avoir les mêmes droits au travail et à la retraite.
Or nos ANPE qui expriment ne pas avoir d’offres d’emploi pour des quinquas au chômage depuis plus de 2 ans, conseillent de demander d’être dispensé de recherche d’emploi après les 55 ans ! On demande au DDTE qui représente les Pouvoirs Publics, d’arbitrer la situation et de trouver les financements permettant effectivement les emplois attendus. On lui demande de faciliter les dossiers en vue d’une mise en retraite à compter de la date de départ possible, soit 56 ans lorsqu’on est continuellement rejeté de l’emploi.
Retours à l’emploi ou mises en retraite : 9 Propositions
communiquées par "Quinquas Occupation", depuis juin 2004 aux dirigeants, aux parlementaires, aux quinquas...
- 1°) Mises en ALERTE d’entreprises en situation critique. En l’absence d’intervention de Centre de Gestion, en amont d’éventuelles cessations de paiement pas encore avérées, ce genre de travail peut être confié à des quinquas d’expérience, et ainsi permettre les relances de gestion nécessaires. Installer une entreprise c’est bien, mais faut-il le pouvoir dans la durée.
- 2°) Changer le REGARD que portent les DRH et les dirigeants après nos 45-50 ans. Nos carrières professionnelles ne sont par encore achevées. Il faut reconnaître l’expérience : celle de la vie... celle de nos parcours comme base de capacité d’adaptation au travail.
L’image dévalorisante répandue à l’encontre des quinquas doit donc cesser, d’autant qu’avec la loi du 21 août 2003 on demande de travailler plus longtemps pour la retraite.
L’incohérence paradoxale de la gestion des ressources humaines, depuis plus de 10 ans, loin d’être humaniste, manque pour le moins de dignité et même de respect ; elle est affreuse.
- 3°) Mettre un terme aux annonces d’emploi discriminatoires notamment quant à l’âge le genre ou l’origine et tel que le définit l’article L 122-45 du code du travail. Il faut être vigilent. Le « système » ô combien atomisé qu’est celui des annonces d’emploi, manque de crédibilité. L’opacité et la suspicion trop fréquemment observées, laissent en émoi nombre d’utilisateurs.
- 4°) Cerner les besoins d’emplois d’entreprises ou de collectivités, à partir de leurs plans de charge de travail ou prévisionnels. En amont de toute formation, il importe de contacter des entreprises ou des collectivités où des plans de travail ne sont effectivement pas couverts. Avec des opérations de démarchages, organisées auprès des entreprises, on peut préciser les postes de travail à offrir, prévoir les entretiens d’embauches correspondant et notamment pour des quinquas intéressés ou pour des plus jeunes.
- 5°) Les coefficients qui déterminent l’ASS doivent être revus puisqu’en l’état, ils défavorisent le chômeur encore en couple non séparé qui honteusement ne touche plus rien...
- 6°) Les remplacements par des quinquas (en outre les plus âgés), des travailleurs de 56 ans et plus qui peuvent partir en retraite, ont-ils lieu ? Alors que les travailleurs de même tranche d’âge, restés en poste, épargnés des rejets d’emploi n’ont pas subis de pertes cumulées de leur revenu, quelle retraite auront les quinquas continuellement rejetés ?
- 7°) L’éguivalence retraite doit être accordée à toute période d’astreinte de travailleur en recherche d’emploi ou d’études ou stages, y compris lorsque le demandeur d’emploi n’est pas indemnisé. L’en rejeter revient à l’anéantir lui et sa famille aux abois ainsi que le conjoint(e) dont l’emploi en devient gravement perturbé ; sans parler de l’égalité attendue entre les hommes et les femmes.
- 8°) L’éguivalence retraite doit être accordée à toute personne qui, en apprentissage, a travaillé très tôt (à compter de 14 ans), sans oublier les aides familiaux agricoles.
- 9°) Une AER décente pour tout quinqua continuellement rejeté de l’emploi qui à l’âge permis du départ en retraite : 56 ans, se verrait interdit d’atteindre les fameux 160 trimestres. L’allocation équivalent retraite, doit s’appliquer dès la fin de l’allocation chômage et égale à 75 % du salaire perdu (may. des 36 derniers salaires) ou au minimum au SMIC mensuel, en attendant le relais de la retraite.
Chacun peut indiquer ses attentes aux questionnements qui se posent et adresser ses avis et soutiens.