1. Qualification
A la fois, processus permettant à une personne de se constituer un portefeuille de compétences reconnu dans un champ professionnel ; résultat du processus se traduisant par l’attribution à une personne d’un titre reconnu dans un cadre conventionnel ou statutaire.
2. Compétences
Ce sont des combinaisons de savoir-faire mis en oeuvre dans un contexte donné, permettant à un opérateur d’atteindre des objectifs définis ou de réaliser une prestation attendue.
3. Professionnalisation
Un processus englobant et restituant la formation dans un ensemble d’actions, constituant au fil du temps les éléments techniques relationnels et déontologiques propres à une profession.
C’est aussi un processus de basculement d’activités citoyennes ou domestiques dans le champ professionnel. Appliquée aux Emplois Jeunes, la professionnalisation peut se décliner autour de quatre dimensions complémentaires. Jacques Guigue nous en propose une première traduction.
Extrait d’un article paru dans « Territoriales », revue du CNFPT, où je tente de donner un contenu à la professionnalisation dans le cadre de l’accompagnement du plan Emplois Jeunes.
Professionnaliser les emplois. C’est l’exercice auquel ont dû se livrer en amont tous les porteurs de projets qui ont dû négocier leurs emplois nouveaux avec leur DDTEFP. Mais au-delà des habilités déployées pour conférer un nouveau look à des activités pas toujours si nouvelles que ça, les employeurs découvrent, chemin faisant, que le travail de caractérisation des activités et des emplois un chantier quasi permanent, au moins pendant les premiers mois. En effet, les beaux profils amoureusement élaborés subissent l’épreuve de la réalité, s’enrichissent au contact du terrain ou sous l’impulsion de ceux qui les occupent, se brouillent dans la confrontation aux autres acteurs. lls font bouger les emplois existants et rendent plus impérieuse la fameuse gestion prévisionnelle des emplois et des compétences.
Professionnaliser le service rendu. C’est bien le vrai point de départ du dispositif. Quels sont les besoins sociaux que la collectivité cherche à satisfaire ? Et si l’on veut les pérenniser, force est de se poser la question de la qualité des prestations servies. Leur solvabilisation sera pour partie liée à la perception qu’en auront les usagers et à la capacité à optimiser les coûts de réalisation. En se centrant sur les emplois à fournir à des jeunes, on a parfois oublier la finalité de l’activité qu’on leur demande de faire. Impossible de fiabiliser les projets s’ils ne s’ancrent pas dans les perspectives de développement stratégique des services.
Professionnaliser les jeunes. C’est une évidence pour tous les employeurs. Mais certains ont tendance à en réduire le sens en ne parlant ensuite que de formation. C’est aussi prendre le risque d’assimiler les Emplois Jeunes à un énième dispositif d’insertion amenant les jeunes dans l’antichambre de la fonction publique territoriale avec pour seule perspective les concours dont la réussite reste aléatoire et pour beaucoup « illusoire ».
Professionnaliser la structure. C’est la partie de l’iceberg la moins visible. Celle qui peut faire couler l’entreprise la plus enthousiaste, conduire à sa dissolution progressive dans l’existant ou la laisser à la dérive. Comment organiser l’accueil, l’intégration des nouveaux services et de ceux qui les portent ? Quel suivi mettre en place, comment valoriser les résultats atteints et remédier aux dysfonctionnements ? C’est un véritable dispositif à formaliser pour que chacun, au sein de la collectivité, puisse identifier son rôle et mesurer ce qu’il peut en attendre. Chronologiquement, cette dimension devrait être abordée très tôt. Il faut souvent attendre les premiers incidents pour qu’elle soit prise en compte.